Testament d'Aymé de Chalendar

(établi le 31 avril 1541 à Chassiers)


Aymé de Chalendar (?-29/09/1543) était le fils aîné de Guigon de Chalendar et Pétronille (Peyronnelle) Le Franc. Il fut procureur syndic puis procureur général du Vivarais de 1534 à son décès.
Marié à Catherine de la Vernade, il eut 10 enfants, 3 garçons (Guillaume, Mathieu et Claude) et 7 filles (Jehanne, Anne, Loyse, Catherine, Marguerite, Claude et Jehanne).
Seigneur de Vinezac, il prit possession du château et du domaine de la Motte, dont la lignée s'était éteinte. Les données dont je dispose ne sont pas très claires sur l'origine de cette acquisition. Les obtint-il par son épouse (une première épouse ?) nommée Marguerite de la Motte ? Aucun élément de son testament n'y fait allusion ? Par contre, celui-ci suggère que le domaine de la Motte lui aurait été légué par sa mère, Pétronille Le Franc.
Dans son testament, il désigne Guillaume, son fils aîné, comme son héritier universel et le charge de porter le nom et les armes de la Motte (au lieu de ceux de Chalendar), et de maintenir l'union des domaines de Vinezac et de la Motte.

    Testament de noble et agrégé personne, Me Aymes de Chalendar, ès-droits docteur, coseigneur de Vinezac, procureur Général du pays de Viveroys, natif et habitant du lieu de Chassiers, fait le samedi dernier avril 1541, par lequel il veut que son corps soit inhumé en la tombe et sépulture de ses majeurs encêtres, à la chapelle basse, par ses dits feux ancêtres bâtie à l'honneur de Notre-Dame au dessous du choeur de l'église paroissiale Sainte-Marie de Chassiers enjoignant à son héritier universel de parachever le plan de la chapelle en la forme et qualité qui y avait été commencé et qu'en icelui de sa sépulture, il soit mis et en grave en pierre et épitafe de telles paroles :

    " Hic quiescit praeclara atque insignis prosepio de la Mote, a nobili stirpe Chalendaricrum hujus capellae fundatrice orta, qui dum vita frueretur humana nunquam quiescit. Requiescat nunc in pace."

    Il ordonne que l'offrande de pain, vin et luminaire soit faite telle qu'il avait faite à ses père et mère.

    Il lègue à noble Catherine de la Vernade, sa femme, outre les biens qu'elle avoit siens propres, si elle ne vouloit pas habiter avec son héritier, 30 livres de pension et, pour ce, veut  que les prés situés au dessous de la maison de la Mote soient hypothèqués, et aussi s'il plaisoit à noble vénérable personne, Mre Simon Pierre Chalendar, archiprêtre et prieur de Sablières, son frère, ne quereller sa légitime, ledit noble testateur veut qu'il soit reçu luy, son homme et ses chevaux, à la maison.

    Item, il laisse à noble Mathieu de Chalendar, dit de la Mote, son fils naturel et légitime, pour sa légitime et droits paternels, la somme de 500 livres, le priant, s'il est bénéficié complètement pour vivre, ne rien demander à son héritier.

    Il laisse à noble Claude de Chalendar   son fils naturel et légitime, 500 livres payables par son héritier, lorsque ledit Claude seroit en âge et discrétion pour se marier.

    Item, il institue son héritier particulière, noble Jehanne Chalendar, sa fille naturelle et légitime, en 500 livres, payables à son mariage.

    Item, à nobles Anne, Loyse et Catherine Chalendar ses filles naturelles et légitimes à chacune 500 livres.

    Et, d'autant plus que noble Marguerite Chalendar, son autre fille avoit été fiancée à noble Jean Blauchon, sgr de Saint-Ginès, et à icelle constitué 1 000 livres, veut qu'elle soit contente, lui laissant encore 10 livres payables au décès dudit testateur.

    Et d'autant plus aussi qu'il avoit plu à Dieu rappeler de ce monde noble Claude de Chalendar, mariée avec noble Charles de Charbonnel, sgr de Chauzon, il lègue à François et Jehanne Charbonnel, enfants de ladite feme noble Claude, par égales portions, 10 livres.

    Et le susdit testateur record d'avoir mis en religion au prieuré de la Villedieu noble Jehanne Chalendar, puînée et lui avoir assigné pension 10 livres, il lui laisse outre ces 2 livres annuellement sa vie durant.

    Item, ledit testateur, considérant que, dans ledit lieu de Chassier, il y avoit plusieurs maisons descendues de la maison des Chalendar, portant mesme nom et armes, pour éviter équivoque et erreurs des contrats qui se pourroient faire, et d'autant aussi que la maison nommée la Mote avoit perdu son nom de longtemps, qui estoit noble et ancien, comme appert par les écritures et les armes de ladite maison de la Mote, conformes et semblables aux armes de noble Peyronnelle la France, sa mère, qui estoient
:

    un lyon d'or rampant dans un champ de gueules, et, au dessus du lyon et ses hautes pattes, une étoile d'or,
il veut que son héritier et les siens, universellement succédant ès biens, portent les armes et le nom de la Mote, sauf qu'aux contrats et dispositions perpétuelles pour observer conformités esanciennes, ils pourroient aussi user du surnom de Chalendar, et pour les armes de Chalendar, ils pourroient aussi les laisser es lieux où elles estoient, mais pour l'advenir user des pures armes de la Mote ; autrement, au défaut de ce faire et de porter lesdits noms et armes, il veut que ses biens et héritages viennent aux substitués ainsi qu'ils se trouveroient appelés dans ce dit testament.
blason de la Motte

    Item le testateur veut que son héritier soit tenu d'édifier en l'église paroissiale de Vinezac une chapelle de la main gauche du mur, ainsi que ses prédécesseurs avoient ordonné par testament, à l'honneur de Notre Dame et de saint Christophe, en laquelle se diroient les messes ordonnées par la fondation de deux vignes.

    Item, ledit testateur veut que, vacante ladite chapelle par la mort du recteur, son héritier en pourvoyra comme patron d'icelle

(...)

    et pour garder l'union de ses biens, il ordonne que le château seigneurie, directes et censives dudit Vinezac et autres biens seigneuriaux, la maison de la Mote et dépendances, ne soient séparés sains appartiennent toujours à son héritier universel et autres successeurs universellement succédants, sans en faire partage.

    Enfin ledit testateur institue son héritier universel noble Guillaume de Chalendar dit de la Mote et après lui sa postérité directe et légitime, lesquels porteroient nom et armes de la Mote comme dessus a été ordonné. Et si ledit noble Guillaume de Chalendar, héritier universel, décédoit sans enfants ou iceux enfants sans postérité, il substitue l'un de ses autres enfants suivant l'ordre de primogéniture, ordonnant que celui desdits enfants ou de leur postérité qui succéderoit audit héritage soit mâles ou femelle porteroit le nom et armes de la Mote.

    Il fait éxécuteurs de son testament M. l'archiprêtre prieur de Sablières et le curé ou son vicaire de Chassiers qui lors seroit après son décès. Et quant à ses enfants, s'il en avoit de pupilles il leur donne pour tuteurs Révérend Père Me Bernard de la Vernade, abbé de Sablières, ledit Monsieur le prieur de Sablières et ladite noble Catherine de la Vernade, sa femme et il délaisse à un chacun posthume, soit mâle ou femelle chacun 500 livres.

    Ce testament passé au lieu de Chassiers en présence de noble et égregé personne Me Guy de Chalaneilles, ès droits docteur, vénérable et discret homme, Me Tailhand, Jehan Grannier, Guillaume Mercier, Estienne Tailhand, Guillaume Tailhand le vieux prestre et Jehan Roche, notaire natifs et habitants des lieux et paroisse de Chassiers devant Loys Le Blanc, notaire et tabellion royal audit lieu.



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mise à jour le 21 août 2003
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source principale :  La grande majorité des renseignements  sur la famille de Chalendar provient d'un manuscrit familial, dont l'auteur a souhaité rester dans l'anonymat. Lorsqu'il n'est pas précisé  d'autre source, les données proviennent de ce manuscrit.
En reprenant ces renseignements, j'ai souhaité  permettre  aux Chalendar, ou à leurs descendants,  d'accéder  à cette précieuse source d'information sur leurs ancêtres.  J'espère  ne pas avoir commis d'impair, et m'en excuse profondément si tel est le cas.