Signification des patronymes bretons rencontrés


Patronyme
Significations(s)
Source(s)
Achiver, L'
Le nom Lachiver (An Nacheveur, 1402, Daoulas ; Lachiuer, 1583, Quemper-Guézennec ; Assever, 1678, Quimper ; Lachever, 1700, Quimper) et ses variantes Lachivert et Lachuer correspondraient à un métier ancien ou à une simple occupation. Tous trois résultent d'un emprunt au vieux français acheveor ("qui termine, qui aboutit") tout comme l'anglais achiever. Le verbe breton moderne achuiñ (variante echuiñ) est un emprunt fait par le moyen breton achiuaff au vieux français achiever, dérivé de chief "tête".
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Beuzet
buis

Beuzet se rattache au participe passé beuzet du verbe beuziñ : "noyer". Il faut sans doute prendre ce surnom au sens figuré, à moins qu'il ne s'agisse d'un individu qui a failli se noyer et que l'on a tout simplement ramené à la vie.
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Bian, Le
petit

Le Bihan (Bihan, 1428, Saint-Pol) et sa variante graphique Le Bian (Le Bian, 1654, Quimper) correspondent au qualificatif bihan "petit". Tous deux présentent une forme diminutive en -ic : Bihanic (En Bihanic, 1579, Guingamp ; Le Bihanic, 1629, Quimper), Bihannic (Bihannic, 13ème siècle ; Le Bihannic, 1597, Guingamp) et Bianic. Le nom Le Bihan se retrouve comme élément des lieux-dits Kerbihan en Carhaix (29) et en Saint-Thurien (29).
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Bienvenu


Botquelen
buisson de houx

Le terme bod admet le sens de "touffe, buisson, bosquet" ; il est différent du vieux breton bot, bod "résidence, demeure". Il entre en composition dans les noms Botquélen, et sa variante Botquélin à finale francisée, qui se montrent dans le bas-Léon. Des lieux-dits Botquélen sont attestés en Melgven (29), Névez (29), Trégunc (29), Arradon (56), Le Bono (56), Kergrist (56), Landévant (56), Languidic (56), Canihuel (22) et Loguivy-Plougras (22). Sa variante Boquélen, par syncope du -t-, et la variante abusive Bosquélen, également attestées dans le Léon, semblent provenir de lieux-dits Boquélen en Elven (56) et Boquélen en Melrand (56). La forme initiale Botquelen admet pour composant le terme kelen "houx".
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Bouedec, Le
charnu, nourrissant

Le nom Le Bouédec (Le Bouedieuc, 1442 ; Le Bouedec, 1625, Quimper), identique au breton bouedeg "charnu", dérive de boued "nourriture". Ce nom présente les variantes Boédec (Boëdec, 1428, Quimperlé ; An Boedec, 1429, Quimperlé), Boédoc qui, par son suffixe -oc, dénonce une origine léonarde et Boidec, à graphie francisée.
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Brun, Le
prune

Le nom Le Brun (Le Brun, 1427, Baud ; 1576, Pedernec ; 1668, Kernével ; Brun, 1427, Lanmeur ; 1600, Pédernec ; 1622, Bannalec) a localement le sens de "roux, rouquin", tout comme le patronyme Le Guell. Il admet pour diminutifs le nom Brunou (Le Brunou, 1566, La Forêt-Fouesnant ; 1661, Cadol ; Brunou, 1605, Elliant ; 1606, Ergué-Armel) et sa variante Le Bruno (Bruno, 1686, Quimper ; Le Bruno, 1723, Quimper).
En est issu le patronyme Kerambrun, qui a conservé la graphie ancienne des modernes Kerbrun, attestés à six reprises en Côtes-d'Armor. Le terme ker, provenant du vieux breton kaer, caer, s'applique à un groupe de maisons rurales. Il y esr rattaché le nom de la personne l'occupant. Ainsi, Kerambrun signifie littéralement "le hameau du rouquin".
Similairement, le patronyme Coetbrun correspond au "bois du rouquin", avec le terme koad/koed/coet s'appliquant à un "bois" quelle qu'en soit l'étendue. Au Moyen Age, koad servait à désigner des possessions roturières par opposition au terme forest.
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Calvav
Calvar, Le : calvaire
Calvat : calfat

Plusieurs lieux de Bretagne portent l'appellation de Le Calvaire ou Rue du Calvaire. Cette dénomination est due à une congrégation religieuse, l'Ordre des Calvairiennes. D'autres lieux doivent leur nom au souvenir de la Bible ; plusieurs se trouvent en Morbihan et en Côtes-d'Armor. La forme bretonne Kalvar explique le patronyme Calvar et sa variante graphique Le Calvarre à finale francisée, localisés dans le sud-est du Finistère, alors que son équivalent Calvarin (Calvarin, 1544, Ploudalmézeau ; 1659, Lampaul- Ploudalmézeau) est très répandu en bas-Léon.
Le nom Calvary (Calvarie, 1670, Quimper ; Calvari, 1680, Quimper ; Calvary, 1680, Quimper) semble procéder de noms de lieux situés en Camlez (22) et en Plouguiel (22). Ce nom provient d'un emprunt tardif au latin calvarium.
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Coat, (Le)
bois

Le terme koad, koed s'applique à un "bois", quelle qu'en soit l'étendue. Au Moyen Age, il servit à désigner des possessions roturières par opposition au terme forest. Ce terme procède du vieux breton coit par le moyen coet, et correspond au gallois coed et au cornique cos.
Il se présente rarement seul en toponymie, mais il est particulièrement fréquent en anthroponymie, en Finistère, sous la graphie Coat (An Coat, 1426, Taulé ; 1544, Saint-Renan ; Le Couat, 1584, Quemper- Guézennec ; Le Coat, 1638, Quimper).
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Conan
Beaucoup de noms présentent en syllabe initiale le terme con-, dont le sens en vieux breton était "élevé, éminent". Ainsi, Conan (Conan, vers 1030-31, cartulaire de Quimperlé, charte 3 ; Cunan, vers 1081-113, cartulaire de Quimperlé, charte 50) et ses variantes graphiques Connan (Connan, 1448, Saint-Caradec, Plœmeur ; 1460, Morlaix ; Congnan, 1481, Plœmeur ; Connant, 1772, Quimper), Conen (Conen, 1427, Ploumagoar ; Le Conen, 1633, Quimper) et Connen sont des formes hypocoristiques en -an.
Le nom Conan, que l'on relève à dix-neuf reprises comme nom de baptème dans les actes du cartulaire de Redon à partir de l'an 835, étaint encore donné comme prénom au XIIIè siècle à Trégunc (29) : Conanus dictus Joce (cartulaire de Quimper, chartes 7-8). Quatre ducs de Bretagne ont porté ce nom : Conan le Tort (970-992), Conan II (1040-1066), Conan III (1112-1148) et Conan IV (1156-1166) ; c'était aussi le nom du roi breton légendaire Conan Mériadec.
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Corre, (Le)
nain

Le nom Le Cor (Cor, 1589, Quemper-Guézennec ; Le Corr, 1611, Quemper-Guézennec ; Le Cor, 1620, Quimper ; Corr, 1630, Ergué-Armel) et sa variante Le Corre à finale francisée (Corre, 1349, cartulaire de Quimper, charte 309 ; Le Corre, 1431, La Feuillée ; Lecorre, 1633, Quimper ; Le Core, 1716, Quimper) correspondent au moyen breton corr "nain". Le Nain (Le Nain, 1741, Quimper) n'en est probablement que la traduction. Il en existe une forme diminutive, Corric, dont les patronymes Couric et Courric sont probablement des variantes.
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Courtois, Le
Le breton, comme bien d'autres langues, a emprunté au vieux français, par le biais des romans courtois du Moyen Age, le qualificatif "courtois". Devenu en moyen breton courtes, il est à l'origine du nom Courtes et des variantes Courtay, Courté, Courtet et Courtois (Le Courtois, 1426, Pouldreuzic ; 1477, Elven ; Courtois, 1426, Dirinon ; 1427, Plounéventer Lampaul-Ploudalmézeau ; 1448, Guissény ; Le Courtoys, 1427, Hengoat).
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Coz, (Le)
vieux

Le patronyme Le Coz, signifiant "Le vieux" provient-il du fait de s'être marié âgé, ou d'avoir eu des enfants tardivement ? Ce nom est attesté en 1191 comme surnom d'Even Coth (cartulaire de Quimperlé, charte 6) ; il apparaît ensuite successivement sous la forme Le Coz (1426, Bannalec ; 1443, Riec ; 1618, Ergué- Armel), Coz (1427, Plougras ; 1437, La Feuillée ; 1536, Saint-Thurien ; 1539, Quimper), An Coz (1444, Plouguin ; 1446, Carantec ; 1544, Saint-Renan), Lecoz (1544, Saint-Renan), Le Cos (1627, Ergué-Armel) et Cos (1690, Quimper).
Ce nom présente les variantes dialectales Le Couz, Le Coze, Le Couze et Le Cousse. La forme diminutive Cozic a elle-même donné naissance à de très nombreuses variantes : Couzic, Coic et Couic, Le Cohic et Le Couhic, Cauzique, Cozigou et Couzigou, Cozan et Cauzan, Coho, Cozannec, Cozannet et Cauzanet, Cozdenmat ("vieil homme"), Coziat et Cohiat, Cozon.
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Du, Le
noir

Le surnom Le Du (En Du, 1426, Plonévez-du-Faou ; Le Du, 1426, Berrien ; 1445, Henvic ; 1447, Plougonvele ; 1448, Brech ; 1514, Inguiniel ; An Du, 1543, Plougonven ; Du, 1607, Ergué-Armel ; Le Dü, 1662, Ergué-Armel) concerne une personne aux cheveux brun foncé. Lui correspondent le nom français Lenoir et le cornique Dew. Il apparaît au XIIè siècle, traduit en latin sous la forme Nigri.
Le Due en est une graphie fautive, Le Duff et Leduff des variantes archaïques (le -ff final rappelle l'étymologie du mot : dub/duv en vieux breton).
Ce patronyme est à l'origine des diminutifs Le Duic et possiblement Le Duin.
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Duic, (Le)
petit noir

Le Duic (Le Duïc, XVè siècle) est le diminutif de Le Du, qui se rapporte à une personne aux cheveux brun foncé. Le duig est également le nom donné à la "dorade grise".
Il est lui-même à l'origine des diminutifs Le Duigou et Le Duffic.
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Evenou
Even : juin
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Fleric


Foëzon


Fouénant
Fouesnant : foin
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Gall, Le
français
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Gallo, (Le)
français
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Gouéré
juillet
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Guennec, (Le)
sou
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Guézou
Guez : arbres
Guezec, (Le) : boisé
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Guillevic


Guillou, (Le)
loup
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Hermite, L'


Kerjean


Kervern
aulne
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Lescoët


Madec
bon
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Masson, Le


Meleu
Meleux : moëlleux
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Mollo
moules
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Nézet, Le
vanné (dans le sens du vanneur)
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Padellec, le
durable, rocher plat
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Pennec, (Le)
tétu
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Pivert, Le


Pober
boulanger
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Postec
ferme
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Primas


Querré
cordonnier
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Roi, Le


Sausse, Le
anglais
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Scolan
instruire
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Sélo
regards
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Thomas


Trévou, Le




Sources :
1 - 5000 patronymes bretons francisés. Dinavach M. (1975) Edition du vieux meunier breton.
Un seul sens a été retenu pour chaque patronyme, alors que plusieurs interprétations sont généralement possibles. L'auteur avoue que son origine bigoudenne a pu l'inciter à privilégier la signification bigoudenne plutôt que celles découlant du léonard ou du vannetais.
2 - Dictionnaire des noms de famille bretons. Deshayes A. (1995) Edition La Chasse-Marée-ArMen.